Qui a inventé que la fin de l’été sonnait aussi la retraite des jardiniers ? Pendant que les écoliers traînent leurs cartables pour la rentrée et que les derniers paniers de prunes et tomates s’entassent, les vrais acharnés savent que septembre, c’est le top départ d’une nouvelle bataille : sauver l’hiver, inventer le printemps, préparer l’avenir. Car dans la précipitation générale, seuls les plus malins attrapent la course contre-la-montre stratégique qu’est ce mois. Potager – pour éviter une assiette sans goût d’ici janvier –, fleurs – pour exploser de couleurs en avril, et arbres – pour gagner un an d’avance sur tous les autres : voici les trois secrets radicaux à ne pas rater ce mois-ci.
Potager : Votre dernière chance pour ne pas avoir un hiver sans saveur
Si vous pensez encore que septembre est un mois de pause au potager, c’est que vous n’aimez vraiment pas manger ! La terre est tiède, gorgée des restes de l’été — ignorer ce détail relève de l’amateurisme pur. Car c’est maintenant que tout se joue : une poignée de jours en retard et c’est l’assiette fade assurée, sans mâche ni croquant sous la dent.
Pour la majorité, le mois de septembre est la frontière. Pour les malins, c'est le moment d'assurer ses arrières… et son assiette.
Voici la liste non négociable des semis et plantations à effectuer, sous peine de passer l’hiver à jalouser ceux qui ont agi :
- Choux (chou frisé, chou de Milan, chou cabus)
- Épinards d’hiver
- Mâche (douce à la feuille, grosse de Hollande… tout passe !)
- Roquette
- Navets de garde
- Pois ronds, fèves (pour les plus téméraires, semer tôt donne une longueur d’avance)
- Radis d’hiver (Noir gros long, rose de Chine – pas ceux de l’apéro !)
- Laitues d’hiver (attention piège ! Voir alerte ci-dessous)
Et surtout, inutile d’espérer jouer les prolongations une fois le sol refroidi : les graines n’auront ni temps ni peps pour lever. Un bon conseil : sortez vos graines dès maintenant et plantez large. Les vrais gagnants sont déjà en train d’arroser leur future récolte.
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Le secret d'un printemps éclatant ? Il se cache sous terre dès maintenant
Avez-vous déjà pesté devant l’absence totale de couleurs dans votre jardin en avril ? L’explication est tristement simple : ceux qui négligent septembre récoltent le gris, point barre. Les plantations de bulbes se jouent exactement maintenant – pas « bientôt », ni « après les vacances »… car passé le cap, c’est la déprime végétale assurée.
Les bulbes incontournables à enterrer dare-dare :
- Crocus (précoce et vorace, il perce la grisaille dès la fonte des dernières giboulées)
- Narcisses (jaune qui crie « réveil ! » partout où il pousse)
- Tulipes (du pastel au fluo, impossible de passer à côté!)
- Jacinthes (parfum en prime, fleurs charnues)
Sans oublier les stars bisannuelles qui se plantent ces jours-ci pour un effet maximal l’an prochain :
- Pensées (explosent de couleurs dès mars)
- Myosotis (laissez-les s’incruster, ils sont du genre fidèles)
Imaginez : après la bouillie d’hiver, un rideau brutal de mauves, jaunes acides, blancs lumineux – c’est ce que vous promettent ces bulbes planqués sous terre depuis septembre. Anecdote pour ceux qui aiment regretter : une étude menée dans un village néerlandais a montré que 37% des jardins laissés sans bulbes d’automne nécessitent le double d’achats en jardinerie au printemps pour masquer les trous…!
Ne devenez pas celui qui jalouse la plate-bande du voisin au moment du réveil printanier. Plantez maintenant, remerciez-vous dans six mois.
L'investissement long terme : Pourquoi les vrais connaisseurs plantent leurs arbres en septembre
Si vous visez un jardin qui a de l’avance, ne misez pas sur le hasard : septembre, c’est le créneau des stratèges — pas des rêveurs. Planter un arbre fruitier en fin d’été, c’est offrir à ses racines une rampe de lancement rare : la chaleur résiduelle du sol active l’enracinement plus vite que toute autre période de l’année. Les pluies à venir, elles, assurent un arrosage naturel et profond, délestant les jardiniers paresseux (vous savez qui vous êtes !) d’une corvée majeure.
Les arbres fruitiers à privilégier ? Pommiers, poiriers et cerisiers remportent tous les suffrages. À la clef : un pied planté en septembre démarre sa croissance en fanfare dès le printemps suivant — on estime un véritable gain d’un an sur la mise à fruit comparé à une plantation au printemps. Vous hésitez entre un cognassier ou un figuier ? Sachez que nombre d’experts recommandent de privilégier cette fenêtre automnale pour TOUS les arbres en conteneur : leur mot d’ordre, c’est « jamais après la Toussaint ! ».
Anecdote : dans certaines régions, des concours de croissance d’arbres fruitiers sont organisés — et devinez quoi ? Les gagnants sont systématiquement ceux qui jouent la carte de septembre. La prochaine fois que vous dégusterez une première pomme tandis que d’autres n’ont encore que des branches nues, souvenez-vous : c’est ce mois-ci que tout se décide.
Vous l’aurez compris, septembre n’est pas une fin de saison, mais le coup d’envoi de la suivante. Trois gestes : semer au potager pour croquer l’hiver, enfouir les bulbes pour un printemps qui claque, planter les arbres pour rafler le temps. Rater cette fenêtre, c’est s’assurer six mois de regrets et de courses inutiles au supermarché du jardinage. Alors, qu’attendez-vous pour enfiler vos gants ?