Le gecko est-il le prédateur naturel du moustique tigre ? Peut-on vraiment l’utiliser pour réduire sa présence ? Comment favoriser sa venue ? On vous dit tout (et on vous explique comment s’en servir, ou pas).
Gecko vs moustiques : la réponse cash 🦎🦟
Vous pensiez que le gecko était l’antidote ultime dans la lutte anti-moustique ? Spoiler : il ne remplacera jamais votre moustiquaire, mais il la rend moins déprimante. Soyons honnêtes, les idées reçues ont la vie dure : le gecko n’est pas une machine à aspirer du moustique comme un aspiro survolté, c’est surtout un opportuniste gourmand qui fait ce qu’il peut avec ce qu’il trouve dans nos jardins.

Combien de moustiques un gecko avale-t-il vraiment par nuit ?
On rêve tous que nos murs soient tapissés de petits lézards gloutons engloutissant 200 moustiques par nuit. Sauf qu’on est loin du compte. D'après des études relayées par le CNRS et la Société Herpétologique de France, un gecko adulte consomme entre 25 et 200 insectes par nuit, moustiques inclus, mais rarement plus de 60 si on ne lui sert pas le buffet à volonté. La moyenne saisonnière tournerait autour de 40 à 80 (source Buisson & CNRS). Pour lui, c’est l’équivalent d’un sachet de chips avalé devant Netflix : parfois on dévore tout, parfois on grignote.
Les trois vrais facteurs qui font varier la quantité ingérée ?
- Température nocturne (plus c’est doux, plus ça chasse)
- Densité locale des proies (une terrasse éclairée attire bien plus d’insectes)
- Maturité et appétit du gecko (un juvénile, spoiler : il ne tient pas la cadence)
Moustique tigre : cible facile ou buffet protégé ?
Aedes albopictus, alias le moustique tigre, se prend pour une vedette diurne et crépusculaire : il pique surtout en journée et au coucher du soleil (PLOS ONE), alors que le gecko sort ses griffes quand vous commencez à bâiller sur le canapé. Résultat ? Autant vous dire que c’est un rendez-vous Tinder qui capote neuf fois sur dix – ils se croisent à peine ! Si vous pensiez voir votre Tarente de Maurétanie faire du sushi d’Aedes toute la soirée… changez vite d’apéro.
Chiffres d’études et retours de terrain (CNRS, herpétologues, citoyens)
Source | Site d’étude | Espèce de gecko | Nb moustiques/jour |
---|---|---|---|
CNRS | Montpellier | Tarentola mauritanica | 50–80 |
Olivier Buisson (SHF) | Perpignan | Hemidactylus turcicus | 30 |
Le Dauphiné libéré | Grenoble | Tarentola mauritanica | ~60 |
Enquête citoyenne Sud | Toulouse | Tarentola mauritanica/H.turcicus | 15–70 |
« Le gecko ne remplacera jamais votre moustiquaire, mais il la rend moins déprimante. »
Pourquoi le gecko raffole de ces pique-assiettes volants
Si vous croyez que le gecko se contente de « coller » au décor, attendez de voir sa technique de chasse – c’est du bricolage expert, pas du bric-à-brac. Quand la nuit tombe et que les moustiques font leur numéro, notre petit squatteur des murs sort le grand jeu.

Anatomie du chasseur : langue collante et sétules magiques
Chez les Gekkonidae dignes de ce nom, la langue n’est pas juste là pour lécher la vitre en mode ennui. C’est une vraie spatule à insectes, recouverte d’un mucus plus accrocheur qu’un ruban adhésif double-face dans le Tarn humide. Mais la cerise sur le compost, ce sont les sétules : ces micro-poils au bout des doigts qui exploitent les forces de van der Waals (oui, comme si vous aviez des milliers de mini-ventouses hi-tech pour voler sur tout support). Résultat ? Le gecko colle aux murs ET aux proies – moustiques imprudents et blattes dodues n’ont qu’à bien se tenir.
Cycle d’activité nocturne vs pic d’activité des moustiques
Autant vous dire que le planning du gecko et celui du moustique tiennent plus du rendez-vous loupé que du speed-dating réussi. Le gecko se chauffe sérieusement après le crépuscule ; il préfère quand les lampadaires municipaux allument le festin. Les moustiques classiques sont nocturnes aussi… sauf Aedes albopictus (le fameux tigre) qui préfère la journée. Mais avec le réchauffement climatique qui rallonge les nuits moites ET décale les pics d’activité de nombreux insectes, ces deux-là finissent parfois à table ensemble alors que ce n’était pas prévu au menu initial.
Anecdote vérifiée : lors d’une canicule en banlieue toulousaine, j’ai vu un gecko engloutir une tripotée de moustiques tigres hagards vers minuit trente – preuve vivante que même les spécialistes changent de régime sous stress thermique !
Composition du menu : ratio moustiques/blattes/araignées
Soyons honnêtes : le gecko n’a rien d’un intégriste anti-moustique. Son assiette est variée selon les études isotopiques et analyse de contenus stomacaux (Phelsuma grandis, Tarentola mauritanica…). Moustiques = 15 à 30 % de son menu ; blattes = 25 à 40 % (le plat préféré), araignées = 10 à 15 %, le reste étant un joyeux patchwork d’insectes urbains. Il picore tout ce qui passe… mais si votre espoir était qu’il ne mange QUE vos ennemis à six pattes volantes, spoiler : vous rêvez en couleur !
Quelles espèces de geckos croisent vos moustiques ? (France & tropiques)
On croit souvent que le gecko, c’est un modèle unique made in Méditerranée, alors que c’est plutôt une mosaïque cosmopolite à faire pâlir la SNCF un jour de grève. Des murs chauds de Grenoble aux bords moites des Antilles, chaque espèce a son style – et ses vices.

Tarente de Maurétanie : la nouvelle voisine grenobloise
La Tarente de Maurétanie (Tarentola mauritanica), autrefois réservée à l’Occitanie, grimpe sans vergogne vers le Dauphiné et s’invite sur les façades grenobloises (coucou Le Dauphiné libéré !). L’AHPAM l’a observée jusque sur les tramways – non, ce n’est pas une blague. Comptez 12 à 16 cm bien tassés quand elle est adulte, une silhouette trapue et des doigts en forme de spatule. Son péché mignon ? Les murs vieux qui gardent la chaleur du jour et les fentes de pierre où elle s’autorise la sieste digestive. Sa progression ? Plus rapide qu’un collectif anti-ondes sur Facebook dès qu’on allume un lampadaire.
Gecko méditerranéen, margouillat d’outre-mer : portraits rapides
Hemidactylus turcicus, alias le "gecko méditerranéen", c’est le petit nerveux du lot : 8-10 cm mouillés, moins musclé que la Tarente mais plus bavard – son chant aigu n’a rien à envier au réveil d’un camping municipal en juillet. Outre-mer ? Place au margouillat (souvent Hemidactylus frenatus ou mabouya local) : couleurs flashy, dents acérées pour tout ce qui vole, et capacité à survivre dans le chaos tropical sans jamais rater la chasse nocturne. Spoiler : côté efficacité anti-moustiques au Costa Rica ou aux Antilles, ils font pâlir le moustiquaire moyen… mais gare aux envolées lyriques des guides locaux qui vendent du rêve plus vite qu’un touk-touk surchauffé.
Le lézard des murailles est-il menacé ? Coexistence et répartition de l’habitat
Podarcis muralis (le fameux lézard des murailles) fait figure d’ancien dans nos villes… sauf que l’arrivée massive des geckos peut lui faire grincer des écailles. ANA-CEN Ariège a noté que les néons urbains favorisent les chasseurs nocturnes collants au détriment du discret diurne muralis. Résultat : concurrence alimentaire sérieuse autour des lumières et risque d’éviction dans certains quartiers bétonnés si on continue à booster l’éclairage comme si on voulait attirer Batman. Un jardin sans lézard ni gecko ? Aussi sinistre qu’une soirée électorale sans chips.
Attirer et protéger les geckos dans votre jardin sans faire pousser des clous
Vous rêvez d’un potager aussi vivant qu’un squat le soir du 21 juin mais sans y perdre vos geckos sous une avalanche de gadgets pseudo-écologiques ? Accrochez-vous : voici comment transformer un carré de terre en palace quatre étoiles pour lézards… sans tomber dans le piège Leroy-Merlin.

Aménager des cachettes (murets, pierres qui roulent, nichoirs en terre cuite)
Les geckos n’aiment pas les palaces trop clinquants, mais ils exigent le confort. Si vous comptez attirer autre chose qu’une famille d’escargots syndiqués, oubliez les statues moches et misez sur l’utile. Dimensions idéales d’un abri ? 30 à 40 cm de large, 15 cm de haut, avec orientation plein sud (sinon c’est l’hôtel Formule Z).
Clin d’œil sarcastique : inutile d’acheter la déco estampillée « Nature » en rayon jardinage quand trois vieilles tuiles et quelques pierres font mieux le job !
Checklist express : construire l’abri parfait
- Empiler des pierres sèches ou briques creuses en laissant des interstices (3–5 cm).
- Placer une tuile ou une ardoise plate pour l’étanchéité (et la sieste digestive du gecko).
- Camoufler sous un buisson aromatique type citronnelle – jackpot anti-moustiques !
Éclairage nocturne : doser pour le moustique, pas pour le reptile
Le concept du "buffet éclairé" ? Vous laissez la lumière allumée toute la nuit et invitez tous les moustiques au bal. Le gecko adore ça… jusqu’à ce que la pollution lumineuse finisse par désorienter tout ce petit monde. Pour limiter la casse, **ampoules LED
Pesticides, chats et autres dangers : tailler court aux faux bons gestes
On croit bien faire mais on se plante grave avec ces trois classiques :
- Pulvériser des insecticides "bio" sur toute la terrasse (spoiler : bio ne veut PAS dire inoffensif pour le gecko !).
- Laisser traîner croquettes ou restes dehors – invitation déguisée à tous les chats du quartier.
- Scalper sa pelouse façon green de golf : plus aucun refuge ni proie pour nos lézards.
Spoiler : un chat bien nourri chasse quand même – donc non, vous n’êtes pas à l’abri d’un carnage nocturne.
Limites du gecko dans la lutte anti-moustiques : soyons honnêtes
Soyons honnêtes, si les geckos pouvaient régler une invasion de moustiques à eux seuls, on le saurait déjà – et le marché du répulsif s’effondrerait plus vite qu’un soufflé surgelé. On rêve souvent d’une armée collante décimant la nuée ailée, mais spoiler : le terrain est beaucoup plus subtil (et frustrant).
Densité de population : pourquoi ‘plus de geckos’ ≠ ‘plus de résultats’
On lit partout que « plus il y a de geckos, plus ça mange du moustique »… Eh bien non ! Chaque gecko a un seuil de saturation alimentaire (il ne va pas se goinfrer ad vitam, même au bal des moustiques). Au-delà d’une certaine densité, ils deviennent vite territoriaux et limitent leur zone de chasse à quelques mètres carrés — bagarres à l’appui ! Les études montrent un lien entre densité de proies et efficacité, mais surtout une compétition féroce dès qu’on dépasse 5-6 individus par façade (source). Résultat ? À partir d’un certain seuil, tout nouveau venu finit bredouille ou exilé chez les voisins. La régulation se fait toute seule, comme un videur grognon devant la discothèque.
Saisonnalité, climat et réchauffement : quand le froid taille la file d’attente
Autant vous dire que sous 15 °C nocturnes, votre escadron de geckos va brumater sec : activité quasi-nulle et chasse stoppée net. En France métropolitaine, l’hiver ou un printemps frisquet = zéro régulation naturelle. Bon à savoir pour les rêveurs : même au pied du massif himalayen (où il existe des geckos jusqu’à 2000 m), c’est le froid qui décide qui va dîner ce soir… Pas étonnant que le réchauffement climatique modifie la donne en avançant leur sortie printanière ou en allongeant l’automne (infofauna.ch). Mais rêver d’un service quatre saisons ? Gardez les pieds sur terre… ou investissez dans une serre chauffée !
Risque d’espèces invasives : le revers de la médaille adhésive
Faut-il vraiment introduire n’importe quel gecko pour booster sa lutte anti-moustique ? Mauvaise idée XXL. Des géants comme Hemidactylus frenatus ont déjà fichu le bazar aux Antilles (disparition locale de petits geckos endémiques) et en Espagne, où les espèces importées supplantent parfois les locales (étude ResearchGate). Impact sur la biodiversité urbaine ? Considérable : compétition alimentaire directe et transmission possible de parasites inconnus localement. Bref : vigilance indispensable avant toute idée « inventive ».
Solutions complémentaires : chauves-souris, poissons et bons vieux répulsifs
On attaque la partie où la visseuse fatigue et où il faut sortir l’artillerie de secours pour tenir tête au moustique tigre. Soyons clairs : compter sur un seul prédateur, c’est comme bricoler avec une pile à plat – ça tourne court. La vraie solution ? Synergie musclée !

Combiner prédation biologique et gestes barrières (eau stagnante, moustiquaires)
Lutter contre les moustiques, ce n’est pas courir après des ombres mais multiplier les coups de clé là où ça coince :
- Installer des abris à chauves-souris qui engloutissent des centaines d’insectes chaque nuit – bien plus efficaces que vos voisins bavards.
- Peupler le bassin de Gambusies (poissons mangeurs de larves) ; infaillibles si vous ne transformez pas leur eau en soupe à algues.
- Supprimer toute eau stagnante : coupelles sous pots, gouttières oubliées ou vieux pneus – le moindre centilitre fait nursery pour larves.
5 gestes barrières incontournables contre le moustique tigre :
1. Vider ou couvrir tous les contenants recueillant l’eau de pluie.
2. Changer l’eau des soucoupes/plantes chaque semaine.
3. Installer des moustiquaires aux ouvertures (portes/fenêtres).
4. Nettoyer régulièrement les gouttières et regards d’eaux pluviales.
5. Utiliser des larvicides naturels dans les récupérateurs d’eau non couverts.
Un dispositif isolé = efficacité d’une visseuse sans batterie : ça tient deux minutes avant l’orage.
Planter malin : citronnelle, géranium rosat et potager anarchique anti-moustiques
Votre terrain n’est pas une vitrine d’hypermarché mais un écosystème têtu ! Plus vous multipliez les espèces végétales (citronnelle, pélargonium/géranium rosat, lavande, menthe), plus vous attirez des familles entières de prédateurs naturels… Les araignées squattent les feuilles larges, les geckos raffolent du fouillis végétal où pullulent blattes et moustiques hésitants. Un potager rebelle – exit la monoculture coincée ! – devient refuge pour tout ce qui régule biologique sans poser de conditions ni faire payer l’entrée.
Quand faut-il sortir l’artillerie lourde ? Cas des zones infestées
Si votre compteur personnel dépasse 5 piqûres/minute, oubliez le yoga zen sous la pergola. On bascule alors côté traitement homologué ANSES : sprays à base de DEET ou icaridine (>20%), moustiquaires imprégnées quand vous dormez fenêtre ouverte (produits validés ici).
Soyons honnêtes, ces solutions tuent large – géckos compris si mal utilisées – alors on ne dégaine qu’en dernier recours, en ciblant strictement zones et moments critiques (repas du soir en terrasse ou chambre à bébé).
Le gecko, allié imparfait mais costaud contre les moustiques
On ne va pas se mentir : le gecko a ses limites, mais il fait largement mieux que la déco en plastique et l’apéro morose. Entre ses chasses nocturnes et sa capacité à faire vibrer le jardin, il reste un pilier du combat anti-moustique local – tant qu’on ne lui colle pas tous les espoirs sur le dos. Ce soir ? Oubliez le pulvérisateur XXL, misez sur un abri discret sous la citronnelle et laissez votre frontale guider l’inventaire des reptiles en maraude. Allez, à vos frontales !